Lisboa em Novembro

Pour oublier un voyage annulé en Amérique du Sud, nous nous sommes posés sur l’autre rive de l’océan, à Lisbonne. En novembre, sous le soleil.

Pont du 25 avril.
Avenue de la Liberté
Place du Commerce
A tous les coins de rue.
En haut.
Funiculaires.
Street Art.
Descente.
Restaurant avec vue sur le Tage.
Vers le ciel.
Aiguillage.
Sardines.
Quartier de l’Alfama.
En montant au Castello Sao Jorge.
Mercado da Ribeira. Food course.
Sanctuaire du Christ Roi, sur le Tage.
Street art.
Monument des découvertes.
Quartier de Belèm.
Tour de Belèm.
Monastère des Hyéonymites, Belèm.
Cheers !
Quartier Rossio.
Ginja, spécialité d’alcool de cerises dans un verre en chocolat, quartier Rossio.
Street art sur le Fado, quartier Rossio.

jp

Passer du temps avec eux…

Bien sûr je ne pouvais pas aller à Paris et ne pas aller dans les 10ème et 11ème arrondissements. En fait, inutile de le cacher, je suis allé à Paris surtout pour ça. J’en avais besoin. Il fallait que je vois de mes yeux le décor du massacre. Pas pour y croire plus, pas parce que je pensais que cela me ferait du bien, non; mais pour me sentir encore plus solidaire, plus proche.
J’y ai passé la matinée, ça n’a pas été facile. La réalité est plus rude que les images télé, on se sent personnellement touché, sali, l’ambiance est terriblement lourde, on ne parle pas, on ne dit rien. On pleure à l’intérieur et le long des joues.
Place de la République
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Le sentiment c’est d’être allé se recueillir dans un immense cimetière: 130 morts en 800m, des fleurs et des bougies en nombre, sur la place de la République, mais aussi dans les petites rues alentour, à un croisement (rue de Crussol par ex.) devant les rideaux baissés des bistrots, des restaurants, sur le boulevard Voltaire et beaucoup, énormément devant le Bataclan, et aussi en face. Le square du Bataclan est très émouvant: des milliers de fleurs, des gerbes de toutes les délégations de la COP21, des photos des victimes, des objets, des messages d’enfants…. Même sur le grand marché boulevard Richard Lenoir (qui jouxte le square Bataclan) l’atmosphère est lourde, les marchands ne crient pas, ils parlent.
Ça ne fait pas du bien, mais j’ai l’impression de leur avoir tendu la main (aux 130), d’avoir passé du temps avec eux. Le moins que je pouvais faire.
Que la paix soit avec nous.
 Angle rue de Crussol
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 Bataclan
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 Square du Bataclan
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 Restaurant Le Petit Cambodge
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 Bar le Carillon (en face le Petit Cambodge)
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 Debout, ensemble.
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jp

A la rencontre de Leonard Lomell

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17 juillet 2011. Depuis le matin, les grains se succèdent, violents. Le vent tourbillonne, et la pluie cingle le visage. Le sol est détrempé, la boue colle aux semelles. En quelques minutes, mon jeans est trempé. Mais cela ne me dérange pas; il est des lieux où l’on accepte de souffrir un peu. Bientôt j’aperçois la mer. Elle est grise comme le ciel, ce qui fait ressortir l’ocre des falaises calcaires qui se dressent devant elle.

L’endroit est presque désert, seuls quelques touristes arpentent la lande, escaladent les blockhaus, l’appareil photo à la main. Le silence règne, seulement brisé par quelques éclats de rire qui semblent immédiatement déplacés.

Au sol, des cratères de taille variable témoignent de la force des évènements qui se sont déroulés ici. Une ligne de fils de fer barbelés court sur le bord de la falaise: sécurité ou volonté de conserver les lieux tels qu’ils furent ? Je suis du regard cette ligne brisée, hérissée de pointes rouillées. Puis, près d’un poteau, une tache colorée. Je m’avance. Un petit drapeau américain est là, au ras du sol. Je m’accroupis pour lire la petite étiquette blanche accrochée à la pointe dorée qui termine cette mini-hampe: “Sergent Chef Leonard Lomell. 2ème Bataillon de Ranger US. 1920-2011.”

Un rapide calcul, Leonard avait 24 ans en 1944. Et il a donc quitté ce monde il y a seulement quelques mois, à l’âge de 91 ans. Je reste songeur, pourquoi ce petit drapeau ? Pourquoi lui ? En effet, sur les 225 rangers qui ont investi cette falaise, seuls 90  en sont sortis vivants. Une stèle rend d’ailleurs hommage à tous ces jeunes hommes un peu plus loin. Puis, je me dis que ces évènements ont tellement marqué ceux qui les ont faits, qu’il a peut-être voulu rejoindre ses camarades, être un peu là où ils sont tombés. A moins que sa famille n’ait souhaité lui rendre ce dernier hommage ?

Qui était Leonard Lomell ? Cette question m’a habité une partie de l’été. Quelques recherches plus tard, voici ce que j’ai trouvé, voici pourquoi son histoire est liée à la nôtre, pourquoi ce discret petit drapeau est si important:

Leonard est né le 22 janvier 1920. On sait peu de choses de sa naissance, mais il fut adopté, bébé,  par un couple d’immigrants scandinaves vivant à Brooklyn. Quelques années plus tard, ses parents adoptifs vécurent dans le New Jersey, à Point Pleasant où il fit ses études. En 1941, ses études terminées, il travaille dans une compagnie ferroviaire, avant de rejoindre l’armée. C’est à ce moment qu’il rencontre sa future femme Charlotte. Mais en 1942, il se porte volontaire pour rejoindre les Rangers, et intègre en 1943 le second bataillon de Rangers, spécialement créé pour intervenir en Europe.

Le 6 juin 1944, la mission des compagnies Dog, Easy et Fox du second bataillon des Rangers est capitale, et extrêmement périlleuse. Il s’agit de prendre le contrôle de la Pointe du Hoc et surtout des cinq pièces d’artillerie de l’armée allemande, des canons de 155, les plus puissants du secteur. Capitale, car depuis la Pointe du Hoc les canons allemands peuvent couvrir deux des plages du débarquement allié: Omaha Beach et Utah Beach.  Périlleuse, car pour prendre le contrôle de ces pièces d’artillerie il faut escalader, depuis la plage, des falaises de 30m de haut, sous le feu de l’ennemi.

A 24 ans, le sergent Lomell assure le commandement de la compagnie D (Dog) dont la mission exclusive est de s’emparer des dits canons.   Ses hommes atteignent le pied de la falaise après avoir été largués un peu plus loin que prévu de la côte; ils doivent d’abord nager pour atteindre la plage. Dès son débarquement, Leonard est blessé aux côtes par un tir ennemi, mais il continue néanmoins sa progression jusqu’à la plage. A l’aide de deux échelles, il atteint avec onze de ses hommes le sommet de la falaise. Les bombardements alliés qui ont précédé le débarquement ont complètement transformé le paysage que les Rangers ont du mal à reconnaitre: Leonard dira que cela ressemblait à un paysage lunaire.

Après quelques hésitations, les emplacements des canons de 155 sont identifiés, mais… les canons ont disparu. Lomell pense que les Allemands les ont cachés pour les préserver des bombardements. Il cherche aux alentours, sous la mitraille ennemi, et finit par apercevoir des ornières qui semblent indiquer le passage de lourds engins. Avec le sergent Kuhn, ils suivent les traces et découvrent les canons un peu plus loin dans un verger. Ils placent des grenades silencieuses dans les fûts des canons pour les saboter. Il leur faudra effectuer quatre aller-retours entre la falaise et les canons pour aller chercher plus de grenades et finir le travail, toujours sous le feu des Allemands. Avant 9 heures du matin, la mission est accomplie, le 2nd Bataillon de Rangers a anéanti les 5 canons de 155; le débarquement sur les plages d’Omaha Beach et Utah Beach peut commencer.

Les Rangers en ont payé le prix fort, avec seulement 90 survivants sur 225 hommes. Leonard Lomell dira “avoir eu de la chance” de découvrir l’emplacement des canons, mais son action fut capitale dans l’opération, et il n’est pas exagéré de penser que le succès du débarquement allié doit beaucoup à ces hommes.

Deux ans après, Léonard épousait Charlotte, ils eurent trois filles. Après la guerre Leonard Lomell reprit ses études, devint avocat, puis Directeur de la First National Bank.

Voilà l’histoire de Leonard Lomell. Ce petit drapeau américain cachait bien des choses! Je ne sais pas qui a décidé de le placer là, ni pourquoi, mais j’ose penser que quelque part Leonard Lomell voulait rendre un ultime hommage à ses compagnons du 6 juin 1944.

Lorsque, un peu plus tard, j’ai quitté la Pointe du Hoc pour aller marcher sur Omaha Beach, je ressentais une grande émotion, sachant les sacrifices de jeunes vies que ce sable avait vus. Le cimetière américain, qui surplombe la plage, aligne pas moins de 9 800 croix blanches. Le terrible prix de la liberté.

Aujourd’hui je sais que sans Leonard Lomell, l’Histoire aurait sans doute pris une autre direction.

Si vous passez en Normandie, arrêtez-vous sur la Pointe du Hoc, Leonard Lomell et ses frères en valent la peine.

jp

Nausée

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Tout commence par une belle lumière, une atmosphère paisible, un matin d’été. L’air est doux.  Je sors de l’hôtel et me dirige vers un parc dont les grands arbres, probablement centenaires, m’attirent. Dessous, tout semble calme, à sa place. J’avance d’un pas lent, j’ai déjà oublié la ville. Sur un côté du parc, en lisière, une lueur blanche m’attire; je me dirige vers elle. En m’approchant, je devine un imposant bâtiment. Bientôt, je quitte l’obscurité des arbres pour me retrouver devant l’édifice. Quelques pas de plus, et je comprends ce que je voyais: une verrière blanche illuminée par les rayons du soleil matinal contraste avec les murs noirs de la bâtisse.  J’aime cette lumière diaphane qui enveloppe l’ensemble. Sans elle, je n’aurais sans doute pas remarqué le lieu.

Je promène mon regard sur l’ensemble. Sur la droite, des gerbes de fleurs semblent posées sur les escaliers. Je m’approche, ce sont bien des gerbes commémoratives. Je lève la tête: sur le mur, juste au-dessus des fleurs, une petite plaque avec une inscription; et surtout une date: 10 juillet 1940.

Je reste stupéfait. Le 10 juillet 1940 ? Je connais cette date, mais si je devais en dire quelque chose ce serait plutôt que ce jour-là 569 parlementaires français ont mis fin à la IIIe République en votant les pleins pouvoirs à un Maréchal… Un petit nombre s’y opposèrent, il est vrai.

Je retourne sous les arbres, et continue ma promenade. Le chemin longe une petite rue, elle-même bordée par une longue façade d’immeubles contigus. Le moins que l’on puisse dire est que le quartier est calme. Peu de promeneurs, encore moins de voitures. Un quartier résidentiel sans doute, me dis-je.  Et puis soudain, sur la façade blanche, une inscription au-dessus d’une entrée: “Le Parc”.

J’avance devant la porte vitrée: quelques marches traversent un vestibule sombre, jusqu’à une autre porte vitrée. Je remarque les poignées en cuivre dont l’éclat tranche avec l’obscurité. Je recule dans la rue pour regarder à nouveau la façade. Je crois bien que c’est ici, mais je n’en suis pas sûr.

Et puis, un peu plus loin à l’ombre des arbres du parc, presque en face de l’entrée “du Parc”, une pierre noire. J’avance vers elle, la contourne, et lui fait face. En arrière plan, je vois la façade blanche de l’immeuble “Le Parc”.

Et je lis: “Le 26 août 1942, le gouvernement de l’Etat Français, installé dans cet immeuble à Vichy, a déclenché sur tout le territoire de la zone libre, une gigantesque rafle de Juifs étrangers. Plus de 6 500 d’entre eux, dont des centaines d’enfants, ont été arrêtés ce jour là et livrés aux nazis en zone occupée, d’où ils ont été aussitôt déportés vers le camp d’extermination d’Auschwitz. Au total ce fut le sort de plus de 10 000 juifs étrangers vivant en zone libre. (…) N’oublions jamais.

C’est donc bien ici, derrière ces fenêtres, au premier étage de ce qui s’appelait alors: “L’Hôtel du Parc”. J’ai la gorge serrée. Il fait soudainement lourd. Après quelques minutes, je quitte le lieu et poursuis ma promenade dans le parc. Il me parait encore plus sombre qu’avant. Je marche sans trop regarder ce qui m’entoure, les yeux rivés sur la lumière là-bas, au-delà des arbres, au bout du tunnel, au bout du bout, au bout du cauchemar. J’ai la nausée.

jp

Les charentaises

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Trois jours dans les iles de Charente-Maritime: Ré, Oléron, Aix, Madame. Du vent, du soleil, et de belles lumières. Le bonheur simple!

Première nuit à bord, au port de Soubise, sur la Charente.

Départ à 6h30 le lendemain. On glisse sur la Charente, seuls quelques carrelets nous observent.

7h. On hisse la toile pour finir la descente de la Charente à la voile.

8h. Arrivée dans la baie de La Rochelle. Le Fort Boyard au loin.

Passage sous le Pont de Ré, direction St Martin-de- Ré.

Arrivée à St Martin…

…où l’on passe la nuit.

7h30, le lendemain. Départ “musclé” de St Martin, force 5.

Arrivée à St Denis d’Oléron, après avoir attendu la marée montante pour pouvoir entrer dans le port.

Préparation de la navigation du lendemain.

Couchers de soleil et…  de Lune.

Au réveil, deux beaux gréements non loin de nous.

Dernier coup d’oeil à la carte.

P’tit déj’ sur le pont.

Départ de St Denis bord à bord avec une belle goélette!

En direction de l’ile d’Aix. Au loin, Oléron.

Retour vers l’embouchure de la Charente.

Retour au point de départ, Soubise.

Belle balade, trois jours qui semblent avoir duré bien plus longtemps!

La foudre

Lorsque le ciel s’électrise et qu’il décharge cette puissance sur terre, rien ne résiste à une intensité de 30 000 ampères pour une tension de 100 millions de volts! Et si l’on pouvait récupérer cette énergie ? On considère que 2000 orages éclatent à un instant T sur la planète.

Les mots ont la parole

Festival du Mot à La-Charité-sur-Loire:

sur certaines façades de la ville de la Charité, les plus belles citations sur les mots apparaissent au fur et à mesure des journées du festival. Et les mots n’ont jamais autant de force que quand ils sont écrits!

The Windy City

Chicago est une des villes les plus attachantes des Etats-Unis. C’est une ambiance urbaine unique, une architecture variée et surprenante, la modernité, mais aussi une certaine nostalgie des années 50; c’est aussi les plages de sable sur le lac Michigan et les boites de jazz et surtout de blues. Quand on se promène dans la “loop”, on pense aux Américains de Robert Frank, ou à la prohibition de Weegee, et si on entre dans Union Station on entre immédiatement dans un film d’Hitchcock. Quelques images issues du livre Vie américaine: